Cours d’Histoire de l’art : Mardi 19 décembre 2023 à 14h30
L’évolution du baroque romain au XVIIIe siècle Vers le milieu du XVIIe siècle, on assiste à un bouleversement radical de l’échiquier européen et la stagnation de l’activité de construction met fin, inévitablement, à l’époque exubérante du baroque romain. On procède tout au plus à l’achèvement des grands chantiers déjà ouverts. Une timide reprise de l’activité de construction se manifeste au début du XVIIIe siècle avec l’escalier de la Place d’Espagne et le port de Ripetta. L’architecte Filippo Raguzzini conçoit la silhouette imposante de l’église Sant’Ignazio qui abrite les extraordinaires fresques d’Andrea Pozzo, quintessence de l’art du trompe-l’œil. Le climat du baroque triomphant semble restauré. L’événement le plus significatif est, en 1732, l’organisation de deux grands concours d’architecture, l’un pour la fontaine de Trevi, l’autre pour la façade de Saint-Jean-de-Latran, qui se révélera d’une importance historique, par l’invention des solutions qui caractériseront le néoclassicisme. La ville de Rome doit renoncer à son rôle de modèle de référence, mais, dans les faits, elle reste un pôle d’attraction important pour tous les artistes : étape essentielle du voyage en Italie (le Grand Tour), dont la vogue se répand, Rome devient le foyer international du culte et de la science de l’antique. Le séjour romain joue un rôle déterminant dans la formation du peintre français Hubert Robert. L’archéologie est la nouvelle science du siècle : les ruines et les monuments emblématiques du monde classique romain sont les sujets privilégiés des grands védutistes, comme l’attestent les séries de vues romaines de Bernardo Bellotto et de Caspar Van Wittel (Gaspare Vanvitelli), heureuse synthèse de réalisme documentaire et de fantaisie narrative, précieux témoignages sur le paysage de Rome au XVIIIe siècle.
Jean-Francois Larralde
L’évolution du baroque romain au XVIIIe siècle Vers le milieu du XVIIe siècle, on assiste à un bouleversement radical de l’échiquier européen et la stagnation de l’activité de construction met fin, inévitablement, à l’époque exubérante du baroque romain. On procède tout au plus à l’achèvement des grands chantiers déjà ouverts. Une timide reprise de l’activité de construction se manifeste au début du XVIIIe siècle avec l’escalier de la Place d’Espagne et le port de Ripetta. L’architecte Filippo Raguzzini conçoit la silhouette imposante de l’église Sant’Ignazio qui abrite les extraordinaires fresques d’Andrea Pozzo, quintessence de l’art du trompe-l’œil. Le climat du baroque triomphant semble restauré. L’événement le plus significatif est, en 1732, l’organisation de deux grands concours d’architecture, l’un pour la fontaine de Trevi, l’autre pour la façade de Saint-Jean-de-Latran, qui se révélera d’une importance historique, par l’invention des solutions qui caractériseront le néoclassicisme. La ville de Rome doit renoncer à son rôle de modèle de référence, mais, dans les faits, elle reste un pôle d’attraction important pour tous les artistes : étape essentielle du voyage en Italie (le Grand Tour), dont la vogue se répand, Rome devient le foyer international du culte et de la science de l’antique. Le séjour romain joue un rôle déterminant dans la formation du peintre français Hubert Robert. L’archéologie est la nouvelle science du siècle : les ruines et les monuments emblématiques du monde classique romain sont les sujets privilégiés des grands védutistes, comme l’attestent les séries de vues romaines de Bernardo Bellotto et de Caspar Van Wittel (Gaspare Vanvitelli), heureuse synthèse de réalisme documentaire et de fantaisie narrative, précieux témoignages sur le paysage de Rome au XVIIIe siècle.
Jean-Francois Larralde