Cours Histoire de l’art – Mardi 4 juin 2024 à 14h30
Jean-François LARRALDE

ALBERTO GIACOMETTI sculpteur, peintre et dessinateur.
Né en 1901 à Borgonovo – Stampa, en Suisse, Alberto Giacometti apprit la peinture avec son père puis la sculpture aux Arts et Métiers de Genève. Il arriva à Paris en 1922 et s’inscrivit à l’Académie de la Grande Chaumière. Il rencontra Louis Aragon et André Breton et rejoignit le mouvement surréaliste. Alberto Giacometti construisit des objets imaginaires qui sont tour à tour « sculptures plaques » et « structures ouvertes » qui sont des évocations de violence, sexe et mort. Il exécuta des sculptures cubistes avant de revenir à un travail qui soit « un double de la réalité », loin des notions de rêve, de désir, et d’inconscient personnel et collectif qui inspirèrent son art jusqu’alors. Son principal modèle fut son frère Diego, sculpteur et décorateur. Mais Giacometti recherchait moins la ressemblance que l’être humain réduit à sa plus simple expression, à un fil dans le délaissement du monde actuel, absurde, sans croyance, sans haut ni bas.
Très exigeant, toujours déçu des résultats de son travail minutieux et acharné à traduire l’intime précision de ses portraits de têtes, Giacometti érigea les sentinelles élongées et squelettiques de ses figurines en bronze.
« Le dessin est à la base de tout », considérait il. Et dans sa modestie, il ajoutait :
« Mais il n’y a eu que les Byzantins pour savoir dessiner. Et Cézanne. C’est tout. »
Si le dessin a jamais été la « probité de l’art » comme le définissait Ingres, ce fut le cas de celui de Giacometti qui en été obsédé jusqu’à l’angoisse la plus désespérante.
Jean-François Larralde