Mardi 6 mai 2025 à  14 h 30
Cours Histoire de l’art –  Jean-François LARRALDE

 

CONSTANTIN  BRANCUSI  – La passion des formes

Sculpteur roumain né à Tirgu Jiu en 1876, mort à Paris en 1957. Il arrive à Paris à l’âge de 28 ans où il est fasciné par Auguste Rodin qui lui propose de travailler pour lui. Mais il refuse afin de rester libre de rechercher seul la forme absolue et primordiale, la perfection des surfaces luisantes et lisses qu’il estime être l’essence de son art. Pour Brancusi, précurseur de la sculpture moderne, l’art est d’abord une activité de l’esprit, une quête d’absolu. Le ciel, la terre……les deux obsessions, les deux thèmes majeurs de l’artiste. Une  grande œuvre est une œuvre qui, d’emblée, se mesure aux extrêmes, cherche à embrasser le réel dans sa totalité, et qui, par une analyse de plus en plus poussée, de plus en plus fine, réduit le monde aux forces élémentaires qui l’animent.

Brancusi a acquis, très tôt, la conviction que seule la sculpture, par un travail incessant sur les formes, était apte à mettre au jour les énergies fondamentales traversant la matière. Brancusi avait l’idée d’un ordre qui régissait la nature et trouvait son expression dans des formes simplifiées et parfaites.
Réfléchir sur le monde, ce fut aussi pour lui réfléchir sur la sculpture elle-même, sur son histoire, son évolution et ses révolutions. L’art n’est pas seulement le miroir de la société, il est vraiment grand quand il montre à l’être humain son chemin. Brancusi aura été non seulement un artiste incomparable mais une exceptionnelle conscience morale. Pour éviter la dispersion totale de ses sculptures, notamment aux Etats-Unis, Brancusi, un an avant sa mort, lègue à l’Etat français le contenu de son atelier de l’impasse Ronsin à Paris, où il a travaillé pendant tant d’années, à condition que celui-ci s’engage à le reconstituer fidèlement, dans un musée, comme ce fut le cas, en 1997, dans une annexe du Centre Georges-Pompidou.