Cours d’histoire de l’art du mardi 21 novembre 14h30 par Jean-François LARRALDE
La Nature morte à l’Âge baroque
La nature morte, dont les origines les plus lointaines remontent à la peinture gréco-romaine, est d’abord remise à l’honneur par l’humanisme savant de l’Italie du XVe siècle, puis connaît un splendide essor à la fin de la Renaissance, à l’intérieur d’univers géographiques et socioculturels très caractéristiques : Anvers (Jan BRUEGEL, Pieter AERTSEN), Amsterdam (REMBRANDT) et la Lombardie (LÉONARD de VINCI, le CARAVAGE).
Parmi les nombreuses lectures possibles, nous trouvons le thème de la caducité de la beauté et de l’inéluctable écoulement du temps. Le thème moral y est exprimé de façon directe, ou mieux de façon indirecte et symbolique.
Les références doctrinales se retrouvent dans les splendides compositions, presque métaphysiques des peintres espagnols F. de ZURBARÀN et J. SÀNCHEZ COTÀN.
Entre-temps, suivant les cercles concentriques d’un succès rapide, la nature morte gagne toutes les écoles picturales d’Europe (Rubens ).
Au fil des décennies, la nature morte évolue vers des sujets de plus en plus spectaculaires, l’intensité émotive laisse place au déploiement des effets théâtraux, avec la grande exception de J.S.CHARDIN. Grâce à leur exquise sensibilité, la nature morte devient présage et nostalgie, évocation ou allusion, et non plus la simple « reproduction »virtuose de la réalité. Un message qui est remis, quelques générations plus tard, à GOYA, et qui se transmettra jusqu’au XXe siècle ( PICASSO).